Gabon | Libreville 2 : un projet pharaonique pour bâtir le “Dubaï d’Afrique francophone”

Gabon | Libreville 2 : un projet pharaonique pour bâtir le “Dubaï d’Afrique francophone”

Le Gabon se projette dans l’avenir avec une ambition démesurée. Le gouvernement de transition a dévoilé les grandes lignes de Libreville 2, un projet urbain monumental qui vise à transformer le paysage économique et architectural du pays, avec pour objectif affirmé : faire de la capitale gabonaise le “Dubaï de l’Afrique francophone”.

Située à une trentaine de kilomètres au nord-est de la capitale actuelle, la nouvelle ville s’étendra sur plusieurs milliers d’hectares et ambitionne de concentrer les pôles administratifs, économiques, résidentiels et technologiques de demain.

Une ville nouvelle, symbole d’un nouveau départ

Conçue comme une vitrine de modernité, Libreville 2 devrait accueillir des sièges institutionnels, zones d’affaires internationales, quartiers résidentiels haut de gamme, ainsi qu’un aéroport de nouvelle génération. Le projet comprend également des infrastructures écologiques et durables, avec des parcs solaires, des quartiers intelligents connectés, et un réseau de transport intégré.

Le Premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima, a présenté le projet comme « une réponse audacieuse aux défis urbains, économiques et démographiques du Gabon, mais aussi une nouvelle image à offrir au monde ».

Un investissement colossal, des partenaires internationaux

Le coût total du projet est estimé à plusieurs milliards de dollars, financés via des partenariats public-privé, des investissements étrangers, et le soutien de bailleurs internationaux. Des discussions seraient en cours avec des entreprises émiraties, turques et chinoises, déjà impliquées dans des projets similaires à Dubaï, Kigali ou Abidjan.

Entre vision et scepticisme

Si le projet suscite l’enthousiasme d’une partie de la population et de la classe politique, il fait également l’objet de critiques. Des voix s’élèvent pour dénoncer le manque de transparence autour des financements, l’opacité sur les appels d’offres, et les risques de priorité donnée à l’image plutôt qu’aux besoins sociaux.

« Le Gabon n’a pas besoin d’un Dubaï, mais d’un État fonctionnel, de routes réparées, d’hôpitaux équipés et d’écoles pour tous », souligne un activiste de la société civile.

Un pari à haut risque… et à haute visibilité

Libreville 2 est bien plus qu’un projet immobilier : il incarne une volonté politique de rupture avec le passé, à l’heure où le pays tente de se redéfinir après des années de crise politique et économique. Reste à savoir si ce rêve d’un futur urbain ultra-moderne survivra à l’épreuve du temps, des financements… et des réalités sociales.

Le chantier de Libreville 2 est lancé. Reste à voir si ce projet titanesque deviendra un moteur de transformation ou une utopie de plus dans le désert des ambitions africaines.

Babacar DIOP

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