La BAD et InfraCo Africa signent un accord historique de 2 000 milliards de dollars pour mobiliser les capitaux africains

La BAD et InfraCo Africa signent un accord historique de 2 000 milliards de dollars pour mobiliser les capitaux africains

Un pas de géant vient d’être franchi dans la quête d’autonomie financière de l’Afrique. La Banque africaine de développement (BAD) et PIDG Project Development Africa (InfraCo Africa) ont officialisé le 14 mai un partenariat historique portant sur 2 000 milliards de dollars de capitaux à long terme, libérés en monnaie locale. L’accord a été signé par Solomon Quaynor, vice-président de la Banque africaine de développement chargé du secteur privé, des infrastructures et de l’industrialisation, et Philippe Valahu, directeur général du Groupe de développement des infrastructures privées. Ce pacte stratégique vise à mobiliser les vastes ressources financières existantes sur le continent pour financer les secteurs clés du développement africain.

Une alliance pour transformer la finance africaine

Ce partenariat inédit s’inscrit dans la volonté de la BAD de faire levier sur les fonds africains sous-utilisés, tels que les fonds de pension, les fonds souverains et les compagnies d’assurance, afin de leur donner un rôle central dans la transformation économique du continent. En mettant l’accent sur les mécanismes de réduction des risques et de rehaussement de crédit, les deux institutions entendent rendre ces investissements plus sûrs et attractifs pour les acteurs africains.

« La Banque africaine de développement s’efforce d’améliorer le fonctionnement des capitaux africains pour le développement de l’Afrique. À cet égard, nous sommes heureux d’étendre notre partenariat complémentaire de longue date avec le Private Infrastructure Development Group en intensifiant conjointement la mise en place de nouvelles facilités de rehaussement de crédit onshore afin de mobiliser des capitaux nationaux de manière transformationnelle à travers l’Afrique », a déclaré le vice-président Quaynor.

Une approche centrée sur la monnaie locale

Le recours à la monnaie locale est une innovation clé de ce programme. Il permet non seulement de réduire les risques liés à la volatilité du change, mais aussi de renforcer la résilience financière des projets financés. Cette approche devrait favoriser une meilleure inclusion financière, notamment pour les petites et moyennes entreprises et les projets d’infrastructure communautaires.

M. Valahu a salué le partenariat comme étant essentiel pour obtenir un meilleur accès au financement local. « Au PIDG, nous pensons que la mobilisation des vastes capitaux nationaux de l’Afrique est l’un des moyens les plus puissants et les plus durables d’accélérer la croissance inclusive et le développement des infrastructures. Ce partenariat avec la Banque africaine de développement marque une étape importante dans notre engagement commun à mettre à l’échelle des modèles éprouvés de rehaussement de crédit qui débloquent le financement à long terme en monnaie locale et approfondissent les marchés de capitaux sur le continent », a-t-il déclaré.

Une stratégie à long terme : 2024-2033

Ce partenariat s’inscrit dans la stratégie décennale 2024-2033 de la BAD, qui mise sur la mobilisation des ressources locales comme moteur de développement structurel. L’objectif est ambitieux : transformer les économies africaines de l’intérieur, réduire leur dépendance aux financements étrangers volatils et bâtir une croissance durable, inclusive et souveraine.

Cette collaboration vise à développer des solutions de réduction des risques et de rehaussement de crédit afin d’exploiter le vaste réservoir de capitaux nationaux de l’Afrique – y compris les fonds souverains, les régimes de retraite, les actifs d’assurance et d’autres véhicules d’épargne – estimé à plus de 2 000 milliards de dollars. 

Une Afrique qui finance son avenir

À travers cet accord, la BAD et InfraCo Africa envoient un message fort : l’Afrique a les moyens de son ambition. Encore faut-il qu’elle apprenne à les mobiliser, les sécuriser et les investir stratégiquement. Ce partenariat pourrait bien constituer un tournant majeur dans la manière dont les projets africains sont financés et pilotés à long terme.

Si les résultats sont au rendez-vous, ce modèle pourrait être répliqué dans d’autres régions émergentes du monde, faisant de l’Afrique non plus un simple récipiendaire de capitaux étrangers, mais un moteur mondial de financement innovant et autonome.

Babacar DIOP

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