Blanchiment d’argent : Le Sénégal Sort de la Liste Noire de l’Union Européenne et Gagne en Crédibilité

Blanchiment d’argent : Le Sénégal Sort de la Liste Noire de l’Union Européenne et Gagne en Crédibilité

Le Sénégal vient de franchir un cap décisif sur le chemin de la transparence financière. Dans un communiqué publié ce 10 juin 2025, la Commission européenne a annoncé le retrait officiel du pays ouest-africain de sa liste noire des juridictions à haut risque en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Une décision saluée tant par les autorités nationales que par les observateurs économiques.

Un aboutissement attendu après des années de réformes

Inscrit depuis plusieurs années sur cette liste restrictive, le Sénégal a, depuis 2021, engagé un vaste programme de réformes structurelles pour répondre aux exigences du Groupe d’action financière (GAFI/FATF) et se conformer aux standards internationaux en matière de gouvernance financière. Renforcement des textes législatifs, amélioration du contrôle bancaire, montée en puissance de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) : autant d’efforts qui ont fini par porter leurs fruits.

« Cette reconnaissance traduit la volonté du Sénégal de jouer pleinement son rôle dans le système financier mondial », affirme un cadre du ministère sénégalais des Finances, qui souligne également l’importance de la coopération renforcée entre les différentes institutions nationales dans la lutte contre les flux financiers illicites.

Un signal positif pour les investisseurs

Le retrait du Sénégal de cette liste noire représente bien plus qu’un simple geste diplomatique. Il a des conséquences immédiates sur les transactions financières internationales. Les institutions européennes ne seront désormais plus contraintes de mettre en œuvre des mesures de vigilance renforcées à l’égard des entités sénégalaises. Une simplification qui va fluidifier les opérations bancaires, alléger les procédures et, surtout, rassurer les investisseurs.

« C’est un tournant qui redore l’image du Sénégal et qui améliore sa capacité à attirer des financements extérieurs », explique un économiste basé à Dakar. Selon lui, cette décision pourrait avoir un effet domino sur la notation du pays par les agences internationales, mais aussi sur la confiance des bailleurs de fonds.

Une reconnaissance aux retombées durables

Dans un contexte où le Sénégal ambitionne de devenir un hub économique régional, en misant sur son secteur extractif, ses infrastructures modernes et ses partenariats publics-privés, cette avancée arrive à point nommé. Elle devrait également renforcer l’intégration du pays dans les marchés financiers mondiaux, tout en consolidant son positionnement en Afrique de l’Ouest.

Au-delà du cas sénégalais, cette décision européenne s’inscrit dans une mise à jour plus large de sa politique anti-blanchiment. Dix nouveaux pays  parmi lesquels l’Algérie, le Liban, la Côte d’Ivoire ou encore le Kenya font leur entrée dans cette liste noire, tandis que huit, dont les Émirats arabes unis, le Panama, la Jamaïque et le Sénégal, en sont désormais exclus.

Vers une exemplarité africaine ?

Pour le Sénégal, cette sortie de liste marque aussi une forme de leadership régional dans le domaine de la transparence financière. Elle montre qu’un engagement politique fort, associé à des réformes concrètes, peut inverser la tendance et redorer l’image d’un État sur la scène internationale.

La vigilance, toutefois, reste de mise. Car maintenir ce nouveau statut impliquera une rigueur continue dans la surveillance des flux financiers, la coopération judiciaire et l’application stricte des règles.

En tournant cette page sensible, le Sénégal s’offre une nouvelle opportunité : celle d’inscrire durablement sa trajectoire économique dans la confiance, la stabilité et la transparence.

Fatoumata DIOP

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