Politique française : la popularité des ténors de l’ex-socle commun s’effondre après la crise gouvernementale
La tempête politique consécutive à la démission puis à la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon n’a pas laissé indemnes les figures de l’ex-socle commun du centre et de la droite. Selon un sondage Ipsos BVA-CESI publié par La Tribune Dimanche, Édouard Philippe, Gabriel Attal, Bruno Retailleau et Gérald Darmanin voient tous leur popularité chuter nettement, marquant une érosion de confiance au sein d’un électorat déjà fragilisé par les divisions post-dissolution de 2024.
Le recul le plus spectaculaire est enregistré par Bruno Retailleau, président des Républicains et ex-ministre de l’Intérieur, qui perd sept points en un mois, tombant à 20 % d’opinions favorables parmi les personnes interrogées prêtes à le voir à l’Élysée. Ce revers s’explique, selon plusieurs analystes, par la confusion politique autour de sa démission et son rôle ambigu dans les négociations infructueuses visant à maintenir la cohésion gouvernementale.
Les anciens Premiers ministres Édouard Philippe et Gabriel Attal ne sont pas épargnés. Le premier, leader du parti Horizons, recule de trois points à 22 %, tandis que le second, figure de Renaissance, cède cinq points à 19 %. Tous deux paient, semble-t-il, le prix d’une usure du pouvoir et d’une image associée à un exécutif jugé « déconnecté » par une partie de l’opinion.
Même constat pour Gérald Darmanin, ministre démissionnaire de la Justice, dont la cote de popularité recule de cinq points à 19 %. Son positionnement, oscillant entre loyauté à Emmanuel Macron et ambitions personnelles, apparaît de plus en plus flou aux yeux des électeurs.
Cette baisse généralisée des soutiens au sein de l’ex-socle commun illustre une recomposition politique accélérée, où ni la droite modérée ni le centre ne semblent parvenir à canaliser le mécontentement né de l’instabilité institutionnelle. Pour les observateurs, cette défiance ouvre un boulevard aux forces émergentes, à gauche comme à l’extrême droite, à l’approche d’un nouveau cycle électoral décisif.
Un avertissement sévère pour les héritiers du macronisme et leurs alliés de la droite républicaine, désormais confrontés à un électorat lassé des compromis et des crises à répétition.
